Edito du 19 mai 2024 Pentecôte

By | Neuvaine

Solennité de la Pentecôte
Unité, Vérité, Envoi

 

La fête de la Pentecôte nous donne une belle image de l’Eglise naissante : les apôtres rassemblés autour de Marie dans la prière. C’est pour nous un appel pour aujourd’hui. Les apôtres, nous le savons, étaient issus de milieux sociaux différents. Ils avaient des options politiques opposées. Nous sommes peut-être moins différents qu’eux, et pourtant, dans l’Eglise, a fortiori depuis quelques années, nous sommes incapables de présenter au monde une telle image. Nous nous déchirons sur bien des sujets. Nous nous faisons mal. Nous en oublions la charité qui doit exister entre nous car elle est le préalable à la fraternité. Comment constituer le Corps du Christ en faisant tellement état de nos dissensions ? Comment vivre dans l’unité si nous sommes dans la compétition ? Notre ministère ne sera fécond que s’il est désintéressé. Nous ne sommes pas là pour ramener les gens à nous ou les conserver autour de nous mais pour les amener au Christ et la diversité des apôtres nous rappelle la diversité des chemins pour rencontrer le Christ. S’il y avait un seul chemin qui soit le bon, cela fait longtemps qu’on l’aurait mis en place !  La diversité des spiritualités, des familles religieuses, des styles de liturgie existe afin que chacun trouve son chemin vers le Seigneur sans exclure les autres chemins. Mais si on se compare, si on s’envie, alors on fait fausse route. C’est peut- être cela qui a poussé Judas à trahir. Alors, pour annoncer l’Evangile avec fruit construisons l’unité. Pour répondre à l’appel de Jésus de faire des disciples, bâtissons la fraternité. Et retrouvons-nous ensemble pour prier avec Marie !

Car, en effet, nous sommes envoyés. Le don de l’Esprit propulse les apôtres hors du Cénacle pour leur faire annoncer la Bonne Nouvelle de la Résurrection. Nous ne sommes pas là pour faire fonctionner un établissement, nous n’avons pas reçu le Saint-Esprit au jour de notre confirmation pour entretenir la communauté paroissiale. Nous avons reçu l’Esprit-Saint pour annoncer la Mort et la Résurrection du Christ à nos contemporains. Il ne s’agit pas pour tous de monter en chaire ou de parcourir les rues du quartier mais d’être tout simplement des témoins au cœur de nos familles, de nos immeubles, de notre quartier. Il s’agit, au moins, de dire que nous sommes chrétiens, de nous organiser pour célébrer – de préférence ensemble – le Seigneur, a fortiori les jours de grande fête. Que vont penser les voisins que vous avez invités à venir célébrer une des grandes fêtes de l‘année si vous n’y êtes pas alors qu’ils viennent pour la première fois et qu’ils ne sont pas accueillis ? Les liens amicaux et affectifs sont importants. A l’opposé, ils ne doivent pas enfermer les personnes. Dans nos paroisses pas de danger ! Rappelez-vous, on n’est pas de Paul ou d’Apollos, on est au Christ ! Il faut tout autant accueillir que s’effacer devant plus grand que soi, le Christ comme l’a fait Jean le Précurseur. Il nous faut nous effacer devant la Vérité.

En effet, nous avons à passer au second plan derrière le Christ. Nous avons à nous effacer devant le mystère de Dieu. Nous avons à reconnaître que son mystère nous dépasse. C’est ce que nous ferons la semaine prochaine lors de la fête de la sainte Trinité. Nous ne possédons pas la Vérité car on ne possède pas le Christ. On la reçoit, on la transmet comme on l’a reçue. Si elle me dépasse, elle dépasse aussi celui qui est à côté de moi et qui doit, avec humilité, transmettre le Christ et non des valeurs ou une philosophie. Sinon, on trouvera toujours que l’enseignement du voisin n’est pas bon ! Mais le Christ est la Vérité et nous sommes appelés à l’adorer comme nous sommes appelés à adorer la Trinité toute puissante, ce que nous ferons dimanche prochain.

Père Xavier SNOËK

Editorial du 10 mai : « Demandons les don de l’Esprit Saint »

By | Neuvaine

Demandons les dons de l’Esprit Saint

 Nous voici dans ce temps si particulier entre l’Ascension et la Pentecôte pendant lequel. l’Eglise nous invite à une prière instante à l’Esprit Saint semblable à celle que vécurent les Apôtres rassemblés avec la Vierge Marie au Cénacle. En effet, ce don de l’Esprit est indispensable, et force est de constater que, plus que jamais, nous avons besoin des dons de l’Esprit. Face aux attaques, aux difficultés auxquelles nous sommes confrontés, nous avons besoin d’être renouvelés. Cette année, le diocèse nous invite à une semaine de découverte et de prière autour des sept dons de l’Esprit Saint.  Je ne peux que vous encourager à participer à cette démarche. En effet, elle est avant tout ecclésiale comme le fut celle des apôtres rassemblés là où Jésus avait célébré la Cène et institué le sacerdoce, là où il était apparu ressuscité et avait promis l’Esprit Saint, là où les apôtres, transformés par l’Esprit et remplis de force et d’intelligence, remplis des sept dons de l’Esprit, sont partis évangéliser le monde.

Dans un monde divisé et violent tant à cause de la guerre – dont les tensions s’invitent chez nous- que du manque de fraternité et des projets de lois qui cassent les liens entre les uns et les autres et mettent les plus fragiles à la merci des plus forts, il est indispensable que nous recevions avec abondance les dons de l’Esprit.  Nous avons besoin d’être forts pour aller à contrecourant. Nous avons besoin de grandir dans l’intelligence de la foi pour pouvoir comprendre davantage le mystère de Dieu et les enjeux des lois sociétales, nous avons besoin de grandir dans l’intimité de Dieu, par une vie de prière et une vie sacramentelle renouvelée.  Nous avons peut-être peur. Nous sommes peut-être découragés. « N’ayons pas peur » disait Saint Jean-Paul II. Regardons les apôtres le jour de la Pentecôte. Ayons confiance, le Seigneur nous donne autant à eux qu’à nous ! Ouvrons simplement grandes les portes de notre cœur afin de se laisser transformer.

Oui le Seigneur est puissant et il fait de grandes choses ! Laissons-le faire, ouvrons les yeux pour voir son action dans le monde malgré la guerre et la haine !

Père Xavier SNOËK

Concert « Réforme /contre Réforme » 2 juin 2024

By | Neuvaine

L’Ensemble Vocal Quid Novi et son directeur musical, Pascal Bezard, vous convient à un concert œcuménique et historique autour de la musique vocale sacrée née de la Réforme et de la Contre-réforme.

En cette période du XVIe siècle cruciale et douloureuse, marquée par des conflits sanglants, des compositeurs ont su renouveler et magnifier les œuvres vocales pour les liturgies tant protestantes que catholiques.

Nous vous emmenons au cœur de l’opposition entre protestants et catholiques, dans ces temps troublés où chacun vivait dans la peur et la menace. Les compositeurs eux-mêmes ont vécu et ont été victimes de cette violence.

Ce sont donc des œuvres de Palestrina, Victoria, Hassler, Goudimel, Lejeune, Mauduit, qui seront chantées en alternance avec des lectures nous replongeant dans l’Histoire de France et de l’Eglise, mais aussi des compositeurs contemporains des guerres de religion.

 

Pour plus de renseignements : Les concerts – Quid Novi ? (ochoeurdunet.org)

 

Pèlerinage Coeur de Femme 2024 – Témoignage

By | Neuvaine

Samedi 27 avril a eu le lieu comme chaque année le Pèlerinage Coeur de Femme, réunissant des femmes des diocèses d’Ile de France. Le thème de cette année ?
Mesdames Elisabeth de France et Clotilde

Notre paroisse était représentée par une quinzaine de paroissienne. Voici ci-dessous un témoignage et quelques images de l’évènement.

Le pèlerinage « Cœur de Femme » qui avait lieu samedi dernier le 27 avril sous la protection de Mmes Elisabeth et Clotilde de France, sœurs du roi Louis XVI s’est déroulé depuis la très belle église de  St Etienne du Mont où sont conservées les reliques de Sainte Geneviève, patronne de Paris, à laquelle les pélerines ont adressé également une prière après avoir écouté une conférence très documentée et passionnante du Père X. Snoëk, postulateur de la cause en béatification de Mme Elisabeth, entre autres. Ces princesses traversent une époque tourmentée et sont un modèle de piété et de dévotion à leur prochain (aux pauvres, aux malades, à leur famille dans l’épreuve) et peuvent inspirer les femmes d’aujourd’hui pour la prière, le service et l’éducation. La procession s’est poursuivie jusqu’à l’église Saint Roch (où une messe et une adoration clôturaient cette journée) en passant par Notre-Dame sous une douce pluie, scandée par des chants et des prières et entourée de policiers sympathiques et efficaces. Il se dégageait de cette assemblée de plusieurs paroisses parisiennes un élan de fraternité, de joie et d’enthousiasme témoignant de l’amour du Christ et signe d’évangélisation pour les badauds qui regardaient à la fois avec curiosité et respect et se signant même au passage de la Vierge ! Rendez-vous donc l’année prochaine pour la découverte d’une autre figure féminine marquante parisienne.

Editorial du 5 mai : »Les femmes s’engagent »

By | Neuvaine

Des femmes s’engagent

 

Le 8 juin à 15h30 à Saint Germain l’Auxerrois
une paroissienne de Notre Dame de Lourdes

Dominique Dany

s’engagera dans l’Ordre des Vierges consacrées du diocèse

Venez nombreux l’entourer !
Le lendemain, à 10h30, Messe d’action de grâce
à Notre Dame de Lourdes

 

Dans l’Église catholique, sont appelées « vierges consacrées » des femmes qui ont été consacrées à Dieu par l’évêque diocésain selon un rituel très ancien : « la consécration des vierges ». Dès les premiers siècles de l’Église et avant que ne se forment des communautés religieuses, une consécration nuptiale, liturgique, solennelle était proposée à des femmes qui vivaient « dans le monde » (telle sainte Geneviève au 5è siècle). Au fil des ans, cette consécration a toujours continué à être conférée, mais fut de plus en plus réservée à des moniales de vie cloîtrée. Cependant, dans l’élan du ‘retour aux sources’ qui a caractérisé le dernier concile, on a vu réapparaître cette première forme de vie consacrée féminine, qui connaît actuellement un grand renouveau. Aujourd’hui, on trouve plusieurs milliers de vierges consacrées réparties dans les cinq continents. Elles sont membres du même Ordo Virginum (ordre des vierges) tout en ayant des modes de vie, des professions, des engagements dans l’Église et dans la société extrêmement divers

 

Pèlerinage Cœur de Femme
Témoignage d’une paroissienne

Le pèlerinage « Cœur de Femme » qui avait lieu samedi dernier le 27 avril sous la protection de Mmes Elisabeth et Clotilde de France, sœurs du roi Louis XVI s’est déroulé depuis la très belle église de  St Etienne du Mont où sont conservées les reliques de Sainte Geneviève, patronne de Paris, à laquelle les pélerines ont adressé également une prière après avoir écouté une conférence très documentée et passionnante du Père X. Snoëk, postulateur de la cause en béatification de Mme Elisabeth, entre autres. Ces princesses traversent une époque tourmentée et sont un modèle de piété et de dévotion à leur prochain (aux pauvres, aux malades, à leur famille dans l’épreuve) et peuvent inspirer les femmes d’aujourd’hui pour la prière, le service et l’éducation. La procession s’est poursuivie jusqu’à l’église Saint Roch (où une messe et une adoration clôturaient cette journée) en passant par Notre-Dame sous une douce pluie, scandée par des chants et des prières et entourée de policiers sympathiques et efficaces. Il se dégageait de cette assemblée de plusieurs paroisses parisiennes un élan de fraternité, de joie et d’enthousiasme témoignant de l’amour du Christ et signe d’évangélisation pour les badauds qui regardaient à la fois avec curiosité et respect et se signant même au passage de la Vierge ! Rendez-vous donc l’année prochaine pour la découverte d’une autre figure féminine marquante parisienne.

 

édito 28 avril 2024 : Mois de mai, mois de Marie

By | Neuvaine

Mois de Mai, mois de Marie

Cette année nous vous proposons de nombreuses propositions de prière : le 11 Mai, messe votive à Notre-Dame de Lourdes comme le 11 de chaque mois, les 12 et 13 Mai, participation aux célébrations de la fête de Notre-Dame de Fatima, 15 Mai, veillée de prière dans notre église, organisée et retransmise avec et par Radio Maria. Ces propositions sont d’une actualité brûlante tant les circonstances internationales et nationales nécessitent une mobilisation générale.

En effet, chaque jour, les nouvelles qui nous viennent de Terre sainte sont plus inquiétantes. A chaque initiative de paix semble répondre une nouvelle offensive. On sent que certains voudraient faire dégénérer ce conflit régional en conflit mondial et y impliquer toujours davantage les grandes puissances. La tentation est grande de basculer dans l’escalade de la guerre. Et pendant ce temps, des populations souffrent ! Elles sont prises en otage et personne ne peut vraiment les secourir. Imaginons le traumatisme que vivent ces enfants qui sont sous les bombes depuis octobre à Gaza. Et comment sortir d’une situation déjà terriblement dégradée au Liban ? Pendant ce temps, nous oublions la situation en Ukraine, en Arménie ou en Afrique où des processus de déstabilisation semblent être mis en œuvre activement et efficacement ! Oui, prions pour la paix durant ce mois de mai où nous célébrons Marie qui est apparue pour appeler à prier pour la paix en pleine première guerre mondiale et qui invite à la consécration à son Cœur immaculé.

Mais, après avoir regardé au dehors, il nous faut regarder au dedans où le gouvernement veut, à marche forcée, faire passer une loi qui va bouleverser notre société. En effet, il s’agit d’autoriser à être maître de sa vie ou de la vie des autres. Il s’agit de violer l’interdit de tuer, et ceci au nom de la charité ! Je suis personnellement confronté à deux tentatives de suicides :  deux femmes, croyantes, engagées mais en grande dépression ont tenté de se donner la mort et continuent à avoir des pulsions suicidaires dans l’intervalle desquelles elles réalisent l’incohérence de leur acte avec leur foi mais également avec l’amour que leur porte leurs proches. Les soignants font tout pour les protéger mais quelles seront leurs possibilités avec la nouvelle loi ? Ils viennent d’interroger le gouvernement sur ce point. Comment les proches pourront-ils continuer à avoir confiance en eux et croire qu’ils mettront tout en œuvre pour sauver leur malade ? Un exemple de plus sur les conséquences de ce projet : la semaine dernière, en Belgique une jeune femme déprimée a pu mettre fin à ses jours tout à fait légalement avec l’aide des structures médicales. De même, sous prétexte de parcours artistique, un livre fait en réalité l‘apologie du suicide.

C’est pourquoi, en ce mois de Mai, prions et supplions la Vierge Marie d’éclairer nos contemporains et en particulier le législateur sur les conséquences dramatiques de ce projet. Prions pour la paix entre tous les français !

Père Xavier SNOËK

Editorial 14 & 21 avril – La Paix soit avec vous !

By | Neuvaine

La Paix soit avec vous !

A chacune de ses apparitions, Jésus ressuscité souhaite la paix à ses disciples. C’est le souhait de Pâques par excellence, que le célébrant, à plusieurs reprises fait pendant la messe. En effet, ce souhait est essentiel car c’est en fait celui de la vie éternelle, cette paix à laquelle nous aspirons tous. En effet, vivre en paix, c’est vivre réconciliés, c’est vivre dans la joie. C’est vivre des fruits de la mort et de la résurrection de Jésus. C’est vivre sauvés. Aussi, durant ce temps pascal, nous sommes invités plus particulièrement à vivre dans l’action de grâce pour cette paix obtenue par Jésus, pour cette vie éternelle espérée.

Mais le souhait de Jésus est aussi pour ce temps présent. En effet, ayant été créés pour vivre réconciliés, pour vivre dans l’unité, nous aspirons dès cette terre à la paix. Ce souhait est pour demain comme pour aujourd’hui.

Cette recherche de la paix, cette prière pour la paix doit nous habiter tout spécialement durant ce temps pascal. Prière pour la paix dans le monde et en particulier en Terre sainte, en Arménie et en Ukraine. Mais aussi, suite aux meurtres et aux agressions de jeunes, paix dans nos lycées, dans nos collèges, dans nos quartiers défavorisés. Paix dans notre société éclatée, fracturée. Paix dans notre pays, paix dans notre cité. Prions et agissons afin de reconstruire la paix, l’unité, le vivre ensemble là où nous vivons d’autant que ces dernières semaines ont été l’occasion de projets bien inquiétants.

En effet, je suis très inquiet face aux différentes attaques contre l’enseignement catholique. Pourquoi dans une société déjà si divisée, vouloir ranimer la guerre scolaire ? Pourquoi, alors que beaucoup de parents recherchent des havres de paix pour leurs enfants en choisissant nos établissements, ne pas en tenir compte et au contraire vouloir restreindre l’accès de nos établissements aux plus riches en remettant en compte les financements de l’Etat alors qu’un élève scolarisé dans le privé coûte moins à l’Etat et davantage à ses parents ? Prions afin que ceux qui nous gouvernent ne rallument pas la guerre scolaire !

Je suis aussi très préoccupé face aux projets de lois sur la fin de vie. En effet, outre la violation de l’interdit de tuer qui constitue une violence extrême pour celui qui le subit comme pour l’entourage, ils risquent de provoquer des tensions extrêmes entre les patients et les soignants, entre les  soignants entre eux, entre les parents et leurs enfants, entre les proches des personnes en fin de vie, entre les personnes âgées et leur entourage, chacun accusant l’autre de vouloir mettre fin à ses jours, chacun soupçonnant l’autre, chacun perdant confiance en l’autre, chacun accusant l’autre. Bref l’enfer sur terre ! L’inverse du Ciel, l’inverse de la paix pour laquelle nous avons été créés. Alors prions pour que ceux qui nous gouvernent ne fassent pas advenir l’enfer sur terre !

Soyons artisans de paix

Père Xavier SNOËK

Editorial 31 mars « Il vit et il crut »

By | Neuvaine

Il vit et il crut

L’évangile de ce jour de fête nous rapporte la visite de Pierre et de Jean au tombeau, au matin de Pâques. Devant le tombeau vide et les linges, Jean croit immédiatement à la résurrection de Jésus. Depuis, le Saint Sépulcre est devenu un des principaux lieux de pèlerinage. En effet, il est le témoin silencieux et impressionnant de l’événement qui change l’histoire de l’humanité. Pendant des siècles, des hommes, des femmes, des enfants se sont mis en marche, malgré les dangers de la route, pour se rendre en ce lieu.

L’humanité se divise en deux parties : ceux qui comme saint Jean croient et ceux qui ne croient pas. Mais peut-être même en trois parties :  ceux qui croient en la résurrection de Jésus et en la vie éternelle, ceux qui croient à la vie éternelle mais pas en Jésus et ceux qui n’y croient pas.

Il nous faut d’abord  prendre conscience de la grâce qui nous est faite d’avoir reçu la  bonne nouvelle de la résurrection de Jésus et, comme saint Jean, d’y croire. Croire en la vie éternelle fait partie de la condition humaine. Depuis les origines de l’humanité, celle-ci a cru à un au-delà. Elle a cru à l’existence d’un monde invisible et ne s’est pas résolue à voir en la mort la fin de l’existence de chacun. La révélation de Jésus, vrai homme et vrai Dieu, qui sort vainqueur du tombeau au matin de Pâques permit à des millions de chrétiens de s’ouvrir à la grâce de la résurrection et de vivre dans l’espérance du Salut. À contrario, petit à petit depuis trois siècles, l’athéisme est apparu et s’est développé.

Aujourd’hui l’humanité, face aux défis de la société moderne, se divise finalement en deux camps : ceux qui croient en la vie éternelle et ceux qui n’y croient pas. Ceci conditionne toute notre façon d’appréhender la vie. Dans nos sociétés occidentales où ceux qui ne croient pas à la vie éternelle sont nombreux et détiennent le pouvoir, les projets de loi sur la fin de vie, la façon de gérer la grande pandémie du Covid 19, le regard sur l’avortement ou les priorités dans l’éducation reflètent cette absence de foi en la vie éternelle. Cela reflète finalement le désir de construire un bonheur sur la terre qui n’est en fait que la recherche du plaisir, voire d’un plaisir qui ne serait que la satisfaction des sens mais pas l’épanouissement affectif et spirituel de l’être. On l’a vu lors de la pandémie, il valait mieux vivre dans des conditions inhumaines pour survivre que de prendre le risque de trouver son équilibre affectif. Le regard sur la fin de vie reflète aussi ce clivage. Le bonheur est perçu avant tout comme une absence de souffrance. Or, il faut souvent souffrir pour aimer. En ce jour de Pâques, nous célébrons Jésus qui accepte de mourir par amour pour nous, qui accepte une mort cruelle et ignominieuse pour que nous ayons la vie éternelle, pour que nous soyons heureux à jamais.

Alors, soyons dans la joie, rendons grâce, le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité comme il l’a promis, et à sa suite, nous sommes appelés à entrer avec lui dans la Jérusalem céleste ! Soyons-en ses témoins, l’amour est plus fort que la mort !

Père Xavier SNOËK

Editorial du 24 mars – Dimanche des Rameaux

By | Neuvaine

Trois points d’attention
pour cette semaine sainte

 Veillez et priez

Le Jeudi Saint, dans le jardin de Gethsémani, Jésus a demandé à ses disciples de veiller et de prier une heure. Dans notre paroisse, il y a l’habitude des nuits de prière et beaucoup fréquentent également les propositions de « Pour l’unité » à Saint-Sulpice ou ailleurs. Mais le Seigneur a explicitement appelé à prier la nuit du Jeudi Saint. Alors, je vous invite fortement à répondre à son appel cette année plus que les années précédentes où j’ai été surpris de constater que nous étions bien moins nombreux qu’ailleurs. Avec la guerre en Ukraine, en Terre sainte et en Arménie, une situation terrible en Haïti, la perspective de la loi sur la fin de vie et les pressions sur l’enseignement catholique, nous avons bien des intentions à porter. Revenons dans la nuit contempler Jésus qui offre sa vie pour nous, prie pour notre unité et nous entraine dans le mystère de la sainte Trinité !

Suivez le Christ en portant sa Croix

Le chemin de Croix est traditionnellement l’office de la semaine sainte qui rassemble le plus les chrétiens. Pour certains, c’est le seul office auquel ils assistent. Alors, proposez le largement autour de vous ! Cette année, nous vous invitons à regarder plus spécialement Jésus qui, par amour pour nous offre sa vie, à contempler son Cœur transpercé.

Soutenez les chrétiens de Terre sainte

Avec la guerre, les pèlerins sont très peu nombreux en Terre sainte. Or, les communautés religieuses et même beaucoup de chrétiens vivent des pèlerinages : hôtellerie religieuse, achats de souvenirs, offrandes dans les sanctuaires. Traditionnellement, les quêtes du Vendredi Saint sont pour la Terre sainte. Cette année, je vous invite donc à être particulièrement généreux. Vous pouvez aussi laisser un chèque dans la boite aux lettres à l’ordre de la paroisse en spécifiant la destination de votre don.

Père Xavier SNOËK

Dimanche 17 mars 2024 : « France qu’as-tu fait de ton baptême ? »

By | Neuvaine

France, qu’as-tu fait de ton baptême ?

 C’est ainsi que Saint Jean-Paul II nous apostrophait vigoureusement lors de son voyage apostolique en France en 1980.  Ces derniers jours, nous avons l’impression d’être retournés à cette époque et d’avoir besoin de réentendre le saint pape ! En effet, constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse, menaces sur l’enseignement catholique avec le PLU  « bioclimatique » de la Ville de Paris et ses restrictions sur le forfait alloué aux établissements sous contrat, difficultés avec la Ville de nos voisins de Notre-Dame des Otages quant à l’accessibilité de l’église pour les véhicules funéraires en raison des travaux de le chaussée et pour finir le projet sur la fin de vie qui soulève la réprobation des évêques de France.

Ce dernier projet est bien angoissant car, outre qu’il va permettre à d’aider des personnes à mettre fin à leurs jours ce qui est contraire au projet de Dieu sur l’homme, il va aussi entrainer des soignants à collaborer avec ce projet et enfreindre l’interdit « tu ne tueras point » qui fait partie de la morale naturelle. Ces soignants vont le faire librement ou éventuellement y être contraints. Ce qui est déjà un sujet d’inquiétude pour la constitutionnalisation de l’IVG l’est aussi avec ce projet de loi. En effet, va-t-on pouvoir proposer à ceux qui le souhaitent des lieux où ils seront libres de refuser de poser de tels actes ? Va t on proposer des lieux où il sera clair pour tous qu’ils auront l’assurance qu’on les accompagnera jusqu’au bout et que l’alternative d’un abrègement de leur vie ne sera pas possible ? Et ces lieux seront ils accessibles à tous ou réservés à ceux qui pourront les financer ? Des services de soins palliatifs vont-ils être développés et financés par l’État ? L’État va-t-il financer la recherche sur le soin de la douleur ? Les soignants seront-ils libres de refuser de poser de tels actes que leur conscience réprouve ? Bien des inquiétudes sont soulevées.

Par ailleurs c’est toute la confiance entre les uns et les autres qui est battue en brèche. Comment avoir confiance en un médecin ? Comment avoir confiance en ses proches si on sait qu’ils ne partagent pas les mêmes convictions ? Il va devenir essentiel de choisir avec soin sa personne de confiance, d’écrire précisément ses directives anticipées. Ce qui est appelé « fraternité » va casser bien des relations et va faire régler le soupçon, la suspicion.

Si la loi passe, ce qui est probable, il va nous falloir, nous chrétiens, proposer des alternatives. Des diocèses, des congrégations religieuses, gèrent des établissements médicosociaux. A nous de les développer. A nous de bien gérer les embauches et de veiller à ce que le personnel soignant adhère à un projet de gestion de la fin de vie comme nous le souhaitons.

En fait, il n’y a pas que le problème du suicide assisté, c’est toute une conception de la fin de vie qui est en jeu et finalement un projet de société. En effet, nous croyons que ces moments où nous passons de ce monde à l’autre sont essentiels. C’est là que nous pouvons retrouver le Seigneur. C’est aussi là que des réconciliations, des mercis, des au revoir peuvent s’échanger. Face à la mort nous entrons dans un espace de vérité et de liberté. C’est pourquoi il est si important dans la mesure du possible de pouvoir échanger. Soulager la souffrance est primordial pour pouvoir vivre paisiblement ces moments mais sédater le patient supprime d’emblée cette possibilité. L’objectif devrait être d’aider à vivre la fin de la vie qui est souvent un concentré de vie et non d’aider à supprimer cette étape si essentielle pour celui qui meurt comme pour ceux qui restent.

Ne nous laissons pas voler ces instants si précieux. Œuvrons afin d’offrir à nos contemporains qui le souhaitent une fin de vie où ils rencontreront Dieu et leurs frères !

Père Xavier SNOËK