Carême 2025
Je vous propose de prendre pour modèle pour ce Carême 2025 les 16 carmélites de Compiègne qui viennent d’être canonisées à la demande de la Conférence épiscopale de France.
Celles-ci ont été emprisonnées puis guillotinées parce qu’elles avaient continué, malgré la loi, à se réunir, à prier ensemble et à essayer de vivre selon leur règle.
Elles savaient qu’elles risquaient leur vie et en faisaient même chaque jour l’offrande, conscientes qu’elles pouvaient être exécutées.
Nous sommes nous-mêmes sans cesse confrontés à l’épreuve de la fidélité. Un nouveau carême, à quoi bon ? Pouvons-nous penser. Le Seigneur nous appelle plus que jamais à la fidélité dans la prière et dans la charité.
Les circonstances incertaines dans lesquelles nous sommes en France peuvent nous inciter à être moins généreux. Mais, la pauvreté va de pair. Chaque semaine nous ne pouvons que le constater à l’Entraide où les bénéficiaires sont toujours plus nombreux et plus réguliers, même si parfois, passant en dernier, certains savent d’avance que nous ne pourrons pas leur donner beaucoup. Mais le peu qu’ils reçoivent est essentiel pour eux.
Par ailleurs, nous sommes tentés de nous laisser envahir par les taches de notre devoir d’état et de ralentir le rythme de la prière, de laisser de côté messes quotidiennes, liturgie des heures priée chez soi, dans les transports ou à l’église, le chapelet. Le Seigneur nous attend là. Les conditions de vie des carmélites avaient radicalement changé. Mais néanmoins, elles se sont adaptées. La communauté divisée en quatre a continué sa vie de prière et sa vie contemplative. Pour nous aussi, les circonstances ne sont pas toujours optimales. Néanmoins il nous faut garder notre vie de prière, l’approfondir, la renouveler. Humblement, il nous faut, à l’image des saintes carmélites, nous adapter et ne rien abandonner. Le Carême c’est un appel à la prière, aux sacrements.
Enfin les carmélites ont offert leur vie pour que la paix soit rendue à l’Eglise et à l’État. La grave maladie du pape plonge l’Eglise toute entière dans une certaine incertitude du lendemain. Les spéculations diverses fleurissent. Ce temps n’est guère propice à la sérénité alors qu’une année jubilaire nous est donnée. Bien sûr la situation de l’État dont l’avenir est si fragile n’est pas meilleure. Aussi, cette double intention des sœurs est bien la nôtre en ce carême 2025. 10 jours après leur exécution, le gouvernement de Robespierre est tombé, marquant la fin de la Grande Terreur avec ses 50 exécutions quotidiennes. En cette année où le pape nous invite à être pèlerins de l’Espérance, nous pouvons bien, avec les saintes carmélites, espérer.
Père Xavier SNOËK